À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, nous avons souhaité mettre en lumière les soignantes de Florence, leur professionnalisme, et l’éventail – très large – de leurs qualités et compétences.
Qu’il s’agisse de dénouer des situations d’urgence ou d’apporter un peu de légèreté aux résidents qui en ont le plus besoin, les soignantes Florence savent endosser plusieurs rôles à la fois. Nous avons réuni leurs témoignages*.
Les véritables compétences des femmes dans le monde de la santé
C’est un fait : les professions médico-sociales sont majoritairement occupées par des femmes. Ainsi, en 2020, 90% des aides-soignants étaient des femmes, 87% des infirmiers étaient également des femmes (Insee). En ce 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, mettre en lumière les soignantes de Florence nous est apparu comme une évidence.
Car leurs compétences sont en réalité bien plus nombreuses que celles qui sont habituellement mises en avant. Si “l’empathie” et la “sensibilité” sont présentes, la force physique, l’intelligence, le sens pratique, l’efficacité, le leadership et la détermination sont quant à elles des qualités indispensables.
Nous les avons donc interrogées* sur leurs tâches quotidiennes et les différents rôles qu’elles doivent endosser au quotidien.
Des métiers qui requièrent une grande force physique
Qu’il s’agisse d’actes réguliers (transport de chariots très lourds, déplacement de patients ou de matériaux) ou de situations plus urgentes (massage cardiaque, gestion de patients agités ou victimes d’une chute), les soignantes Florence font régulièrement appel à leur force physique.
Notamment “quand il faut manipuler une personne alitée ayant des douleurs, et que vous êtes seule, en raison d’un manque de personnel et de moyens”, se remémore Norah**, l’une de nos interviewées.
“Sans oublier l’endurance à pouvoir tenir 12 heures d’affilée”, rappelle quant à elle Sandra, une autre intervenante.
Des connaissances du terrain indispensables
Une force qui serait toutefois moins efficace sans la grande connaissance du métier dont font preuve les soignantes Florence. Qu’il s’agisse de répondre aux questions des familles et des patients avec professionnalisme et tact, savoir faire les liens au bon moment entre les services, ou se rendre disponible rapidement lors d’une urgence, les soignantes sont à l’écoute permanente.
“Lorsque l’on intervient rapidement et efficacement lors d’arrêts cardio-respiratoire, d’un AVC ou d’un AIT”, l’intelligence du terrain est essentielle”, confirme une infirmière Florence.
Comme le souligne Amélie, soignante Florence, une connaissance du milieu est indispensable pour “comprendre la détresse et/ou les comportements agressifs liés à la douleur, à la démence afin d’observer une juste distance avec (nos) propres affects.”
“En situation d’urgence vitale, il est important de faire le bon geste en étant efficace sans perdre de temps”, nous confie ainsi une soignante.
La formation continue des soignantes Florence joue un rôle déterminant dans la maîtrise de leur rôle. “Les mises à jour constantes de nos protocoles de soins et la connaissance des nouveautés thérapeutiques dans notre domaine” sont ainsi indispensables au bon déroulé de leur quotidien.
Les connaissances deviennent ainsi fondamentales pour permettre aux professionnelles de la santé de gérer des situations de difficulté ou d’urgence :
“On se prépare à tout. La journée de la veille ne peut pas être la même que celle du lendemain”, affirme Sandrine.
Efficacité et expérience, des qualités clés
Interrogée, l’une des soignantes Florence est très claire : “L’efficacité doit être notre feuille de route”, affirme-t-elle. Car être un couteau-suisse, orientée efficacité malgré les tâches diverses et hétéroclites, c’est le lot de toutes les professionnelles de Florence.
“En tant qu’infirmière, nous sommes très souvent sollicitées lors d’une tâche : toilettes, appel téléphonique, discussion à un patient, répondre à des collègues”, nous confie Eloïse.
Écoute, observation, faire plusieurs choses en même temps, vite et bien, cela fait partie de leur quotidien. Effectuer plusieurs tâches en même temps leur permet même un “avancement considérable” dans leurs missions.
Alors que “je suis en train de faire la toilette, je dois parfois répondre aux appels, que ce soit pour l’administration, les résidents, les collègues qui ont besoin d’aide pour une urgence et s’occuper des stagiaires en parallèle – se remémore une soignante Florence – “En cas d’absence imprévue d’un ou plusieurs collègues en même temps, on est obligé de faire une double tâche.”
L’organisation joue un rôle déterminant dans leur mission : “en situation d’urgence vitale, il est important de faire le bon geste en étant efficace sans perdre de temps”, affirme Amélie, aide-soignante.
En cas de situation difficile, le leadership et la résilience
Prendre les choses en main, contrôler une situation qui dérape figure également parmi les compétences acquises tout au long du parcours professionnel des soignantes Florence. Avec émotion, l’une d’entre elles se remémore ainsi un événement frappant de sa carrière.
“Avec un résident qui ne veut pas prendre une douche, il dit toujours qu’il peut prendre sa douche tout seul à tous les soignants. J’ai essayé de lui parler. Il m’a répondu comme avec les autres. Je lui ai dit : ‘Je sais que vous prenez bien votre douche et que vous êtes capable de la faire mais il y a un endroit que tout le monde a du mal à faire, c’est dans le dos. Vous faites devant, et je ferai le dos.”
Notre soignante se rend compte qu’elle a trouvé le “mot-clé”, celui qui va convaincre le résident. Tout en douceur. “Il n’a pas crié, n’a pas insulté. Il n’était ni agressif ni violent. Petit silence et il a dit ‘bon d’accord’. À la fin, c’était un grand sourire, suivi de reconnaissance et même d’un remerciement.”
Ses collègues sont stupéfaits. Comment a-t-elle procédé ?
“Depuis, on ne prononce plus la douche mais seulement le dos et le problème est résolu. En fait, ce que j’ai compris chez certains résidents ou patients, c’est qu’ils ont besoin d’être utiles ou être valorisés concernant leurs propres soins. Faute de temps, souvent, nous les soignants, on perd patience en faisant tout à leur place.”
Pour beaucoup, chaque instant passé en compagnie d’un patient permet de mieux les connaître, et de leur apporter les soins qui leur conviennent. Le “leadership” n’est pas forcément un mot que l’on prononce dans le métier de soignante. Et pourtant, c’est l’une des compétences clé pour un travail en équipe qui fonctionne.
Selon l’une de nos soignantes : “Tout est basé sur l’organisation, d’où l’importance d’une cohésion d’équipe, ainsi qu’un leader d’équipe.”
“Le travail en binôme est la clé de la réussite pour une bonne prise en charge des patients”, souligne l’une de nos interlocutrices.
Le rire et l’humour comme soupape de décompression
Malgré un quotidien nécessitant énormément de courage et de force physique et mentale,
les soignantes de Florence ne manquent pas d’humour pour accompagner leurs patients. Elles tentent chaque jour de transmettre la joie à ceux qu’elles soignent.
“Les résidents ont besoin de ça”, assure une soignante dans un établissement psychiatrique. Une autre affirme “faire le clown et transformer les paroles de chansons populaires.”
‘Cela a des vertus antalgiques et anxiolytiques (en particulier avec les personnes démentes)”, estime-t-elle.
Et si le métier de soignante n’est pas de tout repos, il offre, parfois, des moments mémorables. De ceux que l’on chérira tout au long de sa carrière. C’est le cas de l’une de nos interlocutrices, face à une patiente violente. Un jour, spontanément, notre soignante répond à l’une de ses grimaces.
“Quelle grimace ! Vos étudiants seraient morts de peur si vous étiez à la Sorbonne, lui rétorque-t-elle. Elle n’a pas arrêté de rire parce qu’elle était en effet professeure à la Sorbonne…” À partir de ce moment-là, la situation s’apaise. “Maintenant, avant de faire les soins, on parle un peu de ses histoires passées, professionnelles ou amoureuses. J’ai constaté que nous sommes souvent, nous soignants, parfois trop concentrés à nos soins techniques jusqu’à en oublier le relationnel.”
Grâce à l’humour et à une certaine dose de légèreté, certaines situations complexes réussissent à être désamorcées.
“L’autodérision en palliatif est un indispensable pour accompagner au mieux les patients dans leur dernier instant de vie. Il est donc important de savoir rire avec eux pour leur permettre de s’évader.”
Et de conclure: “Notre métier est un très beau métier. Nous manquons parfois juste de temps pour communiquer et surtout partager avec nos patients. “
* témoignages recueillis à l’occasion d’un questionnaire envoyé à plus de 60 soignantes Florence
** tous les prénoms ont été modifiés
Cette enquête réalisée parmi les soignantes Florence nous permet de nous faire une idée plus précise des compétences réelles nécessaires dans les métiers médico-sociaux à majorité exercés par des femmes, au-delà de la “sensibilité” et de “l’empathie” très souvent mises en avant.
Afin de préserver l’anonymat de nos soignantes, qui ont gentiment accepté de partager leurs expériences avec nous, tous les prénoms ont été modifiés.